• Après m'être inscrite en ligne sur un site de société d'Intérim, j'ai reçu l'accusé de réception suivant


    Bonjour Sharon-Rose P.......
    Voici le contenu de votre inscription :

    Nom : P
    Prenom : Sharon-Rose
    Adresse : .......
    Code Postal : 29200
    Ville : Brest
    Qualifications : Secritaire, assistante
    E-mail : .......
    Tiliphone : .......

    Ce message a iti adressi ` l'agence Temporis Brest. Une riponse vous sera adressie d'ici peu.



    Faut il en rire ou en pleurer ??????

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  • Il y a quelques mois j'ai travaillé dans une maison de retraite... ce n'est pas du tout ma formation mon métier, mais bon... Ce fut difficile...

    Cela fait maintenant quelques mois que je travaille avec mes mamies t papys. J'ai dû affronter deux décès et encore une fois je dois me préparer.
    Je suis confrontée tous les jours à de multiples pathologies de la sénilité : alzheimer, démence sénile... Le corps usé ne veut plus avancer, il se rebelle, l'esprit s'en va, le coeur pleure. En début de semaine, cela a commencé avec Madame P qui avait bien du mal à respirer, du coup ce soir elle se retrouve sous oxygène quasiment condamnée à garder la chambre. Il y a Papy Marcel, un petit bonhomme tout recroquevillé sur lui-même "sourd comme un pot", comme on dit, mais adorable. Seulement après des AVC à répétitions, il a été décidé de l'hospitaliser. J'ai peur pour lui. J'aime bien aller le chercher dans sa chambre, pour les repas, l'accompagner. Je lui parle, il ne m'entend pas, même si parfois je dois élever la voix pour me faire comprendre, il me sourit toujours.
    Et il y a M. cette gentille dame toute discrète. Depuis longtemps elle se plaignait de douleurs, et je me suis demandée si tout avait été fait pour l'écouter (du côté medical je veux dire). Ces derniers temps, les douleurs sont devenues plus intenses, et du coup examens en tous sens. Verdict : cancer généralisé, six mois tout au plus. Depuis une semaine tout son corps se dégrade, la morphine lui fait perdre la notion du temps et des choses, et elle souffre encore et encore. Elle fait des efforts surhumains pour venir en salle à manger avec les autres résidents. Jamais pendant les repas, on ne l'entend se plaindre. Elle est devenue toute maigre, toute pâle. Aujourd'hui je l'ai raccompagnée à sa chambre pour la sieste, et elle pleurait, elle avait mal, elle avait peur, elle me suppliait.
    "Rose, aidez moi Rose, j'ai si mal"
    (eh oui, à cet âge, Sharon est un prénom peu ordinaire donc elle préfère m'appeler ainsi).
    J'avais la gorge serrée. J'ai eu toutes les peines du monde à la coucher. Elle me serrait la main si fort que ce soir encore j'en ressens encore la pression. Impossible et surtout interdit de lui donner quoi que ce soit, il fallait attendre que le traitement pris au repas agisse ! Mais elle souffrait. J'avais envie d'huler, d'ameuter tout le monde "faites quelque chose bon sang, ne la laissez pas comme ça".
    Je lui ai parlé doucement : respirez doucement, fermez les yeux, et essayez de penser à quelque chose que vous aimez".
    Elle l'a fait, je lui caressais les cheveux, et nous parlions de la mer. Elle m'a dit " la mer c'était toute ma vie." Je respirais doucement, en même temps qu'elle pour lui donner le tempo. Je n'ai pas été formée à ça, j'ai essayé de lui donner ce que je pouvais, avec mon coeur. Je lui racontais doucement mes balades dominicales sur la côte iroise, ma découverte de la Bretagne. j'avais la gorge serrée tellement elle me faisait peine, tellement je me sentais impuissante à la soulager.
    Ce soir encore elle a voulu dîner en salle. Elle n'a pratiquement rien avalé, son silence faisait peur. Une fois dans sa chambre, après avoir reçu le traitement donné par les infirmières, je l'ai rassurée, enfin j'ai essayé, comme je l'avais fait à midi.
    Et vlan ! voilà qu'on me rappelle à l'ordre : faut finir la vaisselle, nettoyer la salle à manger, avant 20 heures. Et merde, je m'en fous de la vaisselle, des miettes de pain sur le sol. Elle a besoin de moi.. je crois.
    Avant de partir, je suis allée jeter un coup d'oeil dans sa chambre, je l'ai vue, à la lueur de la veilleuse, endormie, paisible.
    Ce soir, j'ai mal au coeur, j'ai mal au ventre. je sais que ma nuit sera difficile, parce que j'ai peur, peur de ne pas la retrouver demain, même si je sais que la délivrance sera son seul véritable repos.



    (fevrier 2008)


    8 commentaires


  • La vie n'est pas un long fleuve tranquille...
    Comme tout le monde il m'arrive de vivre des choses émotionnellement compliquées, difficiles à partager.. alors pour essayer de relativiser, pour me séréniser, j'écris...

    cette rubrique sera consacrée à mon côté émotion


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